Gaby
- Fabienne Durand
- 19 mars 2017
- 4 min de lecture

Post Hommage à Gaby
Vendredi 16 décembre 2016, Gabriel Silgidjian s'est envolé vers les nuages...
Mais qui est Gaby?
Gaby, je le connais depuis toujours.
Gaby c'est le voisin.
Gaby c'est le monsieur que j'ai toujours connu avec sa longue barbe blanche et ses longs cheveux blancs de l'autre côté du muret du jardin.
Gaby il a le look hippie que j'admire.
Gaby c'est l'artiste.
Gaby c'est pour moi le photographe avant d'être le peintre, l'artiste ou le prof des beaux-arts.
Gaby, il a photographié tous les enfants du village nés entre 1970 et 1985 et nous étions tous en vitrine de sa petite échoppe de photographe qu'il tenait à Jarny (54800) avec son amie Danièle Marcon.
Gaby milite pour le beau, le bon, le bien-être, le respect, la protection de la planète.
J'ai toujours admiré Gaby et sa simplicité de la vie. Il fut une grande source d'inspiration artistique ainsi que sur le vivre autrement, l'auto-suffisance, le bio, le naturel, le localfood, le zéro-déchet, le vivre AVEC la nature, profiter de ce qu'elle nous offre et le lui rendre.
Nos jardins ne sont pas clôturés, juste une murette les sépare, pour délimiter, j'aime cette proximité, ça nous permet d'échanger, de partager... que ce soient nos idées ou nos cultures, nos productions...
C'est chacun chez soi mais si y a besoin...
C'est très difficile de parler de Gaby pour moi, il y a tant de choses à dire...
Il fut néanmoins une grande source d'inspiration par ses sages discours de l'autre côté du mur et je dois dire que ses paroles redondaient dans ma tête lorsque j'acrivais mon dernier roman: "Les Coucous Rouges". Merci Gaby.
Mais qui peut mieux parler de lui que son fils Ishrann.
Voici le texte très émouvant qu'il a lu en mémoire de son papa à la cérémonie du 22 décembre au cimetière de l'Est à Metz (d'ailleurs la photo avec le corbeau a été prise par moi-même juste après la cérémonie.)
Merci de respecter ce texte et de ne pas vous l'approprier même partiellement par respect de son auteur Ishrann Silgidjian en mémoire de son père Gabriel Silgidjian.
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Tu m'as donné tout ce que tu avais à me donner, tous les outils et toutes les clefs, de quoi m'orienter à travers cette étrange forêt de symboles qu'est la vie.
Tu as été mon seul professeur et je suis peut-être ton meilleur élève, le plus fidèle autant que le plus indiscipliné. Sans jamais rien m'enseigner, tu m'as tout appris,
Tu m'as transmis cette connaissance, cette intelligence et cette intuition de l'image que tu avais dû mûrir durant tant d'années. Au fil du temps, je me suis rendu compte de l'évidence de la voie dans laquelle je m'engageais et que tu m'avais toute tracée.
Lorsque je pense à ta jeunesse, je me dis, qu'elle dut être heureuse, dans l'ensemble, et puis il y a eu 68, le combat. Ces combats qui t'ont animé toute ta vie. Il fallait toujours être engagé, se battre pour une chose ou contre une autre. Les années passant, le monde avançant, le nombre de choses contre lesquelles se battre n'a fait que croître.
Les 15 dernières années de ton enseignement à l'école, furent celles de l'arrivée du numérique dans l'art, les écrans remplaçaient les chevalets, les souris les pinceaux et les tablettes graphiques le papier. Ce fut pour moi le moment du passage à l'adolescence et l'arrivée de ces nouveaux outils de création, qui m'émancipaient de mon handicap, me ravit. Puis le numérique gagna de plus en plus de terrain pour venir se nicher au cœur de notre vie quotidienne, jusqu'à venir créer un monde parallèle, virtuel.
Les dernières années de ta vie furent un ultime combat contre un monde qui se déshumanisait de plus en plus et où les machines prenaient de plus en plus de pouvoir, duquel la spiritualité s'en allait peu à peu au profit d'une hégémonie de la pensée marchande. Devant un combat si titanesque, tu as, je crois, préféré déposer les armes et t'en aller, je le comprends, le respecte et l'accepte.
Tu m'as engendré et je suis ta suite, les machines ne me font pas peur ni le monde tel qu'il avance, tu m'as donné toute l'énergie qu'il fallait pour l'affronter et toute la lumière nécessaire pour l'éclairer.
Et je prends ta mort comme un ultime don, une remise de flambeau
Pour moi, il n'y a pas pas d'arrêt, mais un élan, un envol.
Ishrann Silgidjian
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Voici une oeuvre de Gaby

Merci de respecter cette oeuvre et son auteur Gabriel Silgidjian
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MàJ (23/02/17)
En février 2017, un autre de nos voisins, journaliste à ses heures, Claude Bosserelle a écrit un article hommage à notre Gaby. Il nous a fait parvenir un exemplaire de son papier avec cette petite anecdote en préambule.
Je vous la fais partager car Gaby était vraiment comme ça: le côté humain, le don, le partage, la négation de l'espace-temps (qui fait partie de ma philosophie de vie depuis des années), vivre l'instant présent.
CARPE DIEM
"Chers amis.
Je vous joints un article que j'ai écrit et qui est paru ce matin dans le répu, relatif à notre ami Gabriel Silgidjian, dit Gaby. Petite explication sur la phrase qui clôt le texte. Il y a peut être une quinzaine d'années, j'étais venu voir Gaby, pour lui demander je ne sais plus quoi. Il était environ 15H00. Une cocotte était posée sur la table, toute fumante. C'était un lapin aux champignons et au vin blanc. Gaby m'a proposé de manger avec lui, en me disant " Y a pas d'heure pour manger du lapin ! " J'avais déjà mangé chez moi, mais j'en avais goûté quand même un morceau. C'était bon.Bonne lecture à tous."
Claude Bosserelle

Parce que les autres en parlent certainement mieux que moi, je voulais rendre hommage à mon tour à Gaby.
Plus qu'un voisin, plus qu'un artiste, plus qu'un personnage, c'était GABY tout simplement:
GABY
Avec une grosse pensée à sa compagne Isabelle Michel et son fils Ishrann Silgidjian. Je leur fait plein de gros bisous. Ainsi qu'à tous ceux qui ont aimé, côtoyé, rencontré un jour Gaby car dés lors leur vie a changé.
Amitiés
Merci de respecter, les textes et les oeuvres de cités
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